Souvent le silence des femmes victimes de
violences.

Pourquoi les femmes ne signalent-elles
pas toujours les agressions sexuelles?
La réalité est que un quart des femmes sexuellement agressées ne
signalent jamais l'agression à qui que ce soit. Le fait de
rapporter une agression sexuelle peut se révéler presque aussi traumatisant que
l'agression elle-même. Les femmes et les jeunes filles ont besoin d'être appuyées
et crues.
Avertissement: Ces articles
sur la violence faite aux femmes sont inspirés d'une fiche
dinformation préparée par lInstitut canadien de recherches sur les
femmes (ICREF) pour la Marche des femmes de lan
2000.
Pour en savoir beaucoup sur la condition faite aux femmes face à toutes
les violences, chez chacun de nous et dans le monde, visitez le site :www.ffq.qc.ca/marche2000 |
- Certaines femmes et jeunes filles ne reconnaissent pas le viol
commis par une connaissance ou par un mari comme une agression sexuelle, constituant une
infraction criminelle.
- Certaines se sentent, d'une façon ou d'une autre,
responsables de l'agression, par adhésion aux préjugés voulant que les femmes
agressées sexuellement aient «couru après».
- Certaines craignent de ne pas être crues, d'être tournées
en ridicule ou exclues du groupe qu'elles partagent parfois avec le violeur (famille,
congrégation, école, etc.) ou elles ont honte d'avoir été violées et désirent que
personne ne le sache.
- Certaines craignent que l'agresseur ne se venge ou qu'il les
agresse de nouveau si elles parlent.
- Beaucoup de femmes manquent de confiance
envers un appareil policier et judiciaire qu'elles jugent ( à tort ou à raison)
inefficace et partial . Au Canada en 1997-1998, on a dénombré
7629 procès pour agression sexuelle dans les tribunaux de juridiction criminelle pour
adultes. Seulement 1 533 de ces procès ont résulté en une sentence de
prison. Plus des deux tiers (39 %) des agresseurs sexuels condamnés n'ont pas été
condamnés à plus qu'une période de probation. Récemment, un juge a déclaré un
agresseur sexuel récidiviste non coupable d'une agression sexuelle, en arguant notamment
que sa victime de 17 ans, vêtue d'un T-shirt et de shorts en plein été, ne portait «ni
bonnet ni crinoline» et qu'elle n'était pas vierge. Bien des femmes
refusent tout simplement de subir les attitudes antédiluviennes de certains agents de
police et juges; elles veulent tourner la page sur l'agression plutôt que de devoir la
revivre au cours de longs procès devant de parfaits inconnus, surtout si les résultats
risquent fort d'être décevants.
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