Le tabac occupe une bonne place dans le catalogue des drogues dures,
c'est à dire celles qui créent une dépendance forte, et qui touchent fortement la
santé des consommateurs. Le cancer du poumon par exemple concerne 30 000 personnes chaque
année en France. 90% de ces cancers sont directement liés au tabac, et 90% des sujets en
meurent. Ces chiffres forts ne donnent qu'une partie du triste tableau des effets
négatifs de la pratique du tabac.
Le tabac est en fait une industrie puissante qui apporte une activité économique avec
des revenus, des salaires et des taxes. Mais le bilan économique de cette industrie est
négatif.
Les sommes que le tabac rapporte à l'état en activité économique et en
rentrées fiscales sont sans commune mesure avec son coût sur la santé. Ce sont
les soins médicaux, mortalités précoces, incapacité lourde,campagne de
prévention, occupation de machines et d'équipes de santé distraites à d'autres
urgences.
Tous les
efforts qui sont faits pour informer n'empêchent pas l'augmentation du nombre de maladies
et de morts dûes à la consommation du tabac.
Aux Etats-Unis, le tabac cause directement la mort
de plus de 440 000 personnes. La consommation précoce concerne plus de 6,5 mllions
de jeunes, et la mort prématurée touche plus de 5 millions d'entre eux. Le mauvais
exemple vient des Etats-Unis bien entendu dès qu'on parle des effets pervers du
capitalisme sans conscience, mais c'est aussi aux Etats-Unis qu'on voit des actions
significatives contre l'industrie du tabac.
Pourtant les actions du gouvernement américain et les recours en justice de
citoyens touchent peu les gandes compagnies. Elles se déploient dans les autres pays, et
particulièrement les pays pauvres. Partout en Afrique, en Amérique du sud et en Asie,
les grandes et belles affiches décorent le paysage et le cadre misérable des
populations. Il y a encore un champ économique immense à exploiter. L'action auprès des
jeunes se développe. Les sommes investies dans les campagnes commerciales assurent des
retombées en milliards de dollars pour les actionnaires et en millions de morts pour les
populations.
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Quand on
parle à un fumeur de l'effet négatif du tabac sur la santé, il trouve souvent un
argument du type: "Si on vous écoutait, tout ce qui donne une satisfaction devrait
être interdit", ou bien encore: "Le tabac a bien un effet sur la santé, mais
il faut bien mourir de quelque chose."
C'est qu'en fait, le fumeur sait bien que le tabac a des effets néfastes, mais il pense que
cela ne le concerne pas.Il a une pratique adaptée à son cas, il fait un usage modéré
de la cigarette, cela ne lui arrivera pas.
S'il est une pratique dont les effets sont idéniables, c'est bien celle de la
consommation du tabac. Chaque jour, les observations faites par les responsables de la
santé, et les études menées par tous les spécialistes du monde entier le confirment:
le tabac conduit immanquablement à la dégradation de tous les paramètres de la vie et
au cancer du poumon.
On sait que la consommation du tabac est de plus en plus précoce; on sait que les
filles plus que les garçons sont dépendantes de cette consommation active ou passive; on
sait que les femmes sont plus sensibles que les hommes à la toxicité tabagique. |
Les citoyens s'indignent à juste titre du
moindre manquement des hommes politiques, des négligences en telle ou telle matière, du
dépassement de dépenses de santé, mais ils ne prennent pas conscience du coût en
argent et en vies humaines de l'industrie du tabac. On est facilement contre la chasse qui
détruit des espèces, les centrales nucléaires, mais certaines morts passent
inaperçues; celles que causent le tabac alors que ces morts concernent le plus
souvent des personnes jeunes et actives. (il en est de même des morts de la route )
Mais il faut dire que les campagnes et les autres actions de prévention ont un
effet sur les jeunes quand elles sont menées durablement et quand on n'hésite pas à
choquer ou à faire peur en montrant la réalité effrayante des conséquences du
tabagisme. La seule augmentation des taxes sur le tabac n'est pas sans effet. Mais tout
cela demande du courage politique et du courage tout court de la part des gouvernements.
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