Le souci d'hygiène, de santé et d'exposition au risque, fait partie des préoccupations de la vie quotidienne depuis quelques années seulement. On a été longtemps exposé au plomb des canalisations, aux contamination des eaux souterraines du fait des infiltrations de déchets ultimes de l'industrie civile et de l'industrie de guerre, sans que la grande masse de la population soit informée du risque. Dans une grande partie du parc immobilier on est encore exposé au plomb de la peinture et à l'amiante de l'isolation. On sait bien maintenant identifier le risque de ces environnements; on sait en mesurer les effets sur la santé.
 Qu'on soit à la campagne ou dans la ville, partout où il y a une activité humaine , il y a rejet de polluant dans l'environnement immédiat, aux alentours, et partout par le fait du ruissellement, et de la circulation naturelle des eaux et de l'air. On est habitué à la fumée des cheminées, à l'échappement des voitures, aux excréments qui souillent les nappes phréatiques. Chacun de nous utilise les produits toxiques du jardin, et les paysans savent le profit qu'ils peuvent tirer d'une terre bien traitée en engrais toxiques. On s'accommode de tout cela sans prendre forte conscience d'un danger pour la santé des populations.
Depuis quelques temps cependant, du fait d'accidents industrielles de première grandeur, on réglemente, on s'interroge. Certains veulent revenir en arrière au risque de se faire traiter de rétrogrades. Toutes ces pollutions sont visibles tous les jours. Elles ont une odeur, une couleur, un goût. Certaines laissent immédiatement une rougeur sur la peau; on "se sent mal", et très vite on est alerté et on peut tenter de s'en éloigner ou de s'en protéger . Cette pollution qui est pleine de danger, tue chaque année des milliers de personnes dans le monde mais elle est pour ainsi dire "banale et familière" 
  
Mais que sait-on de l'exposition à la radioactivité, et comment réagit-on face à ce risque?
La radioactivité n'a ni goût ni odeur ni couleur; elle est silencieuse et invisible. Elle est particulièrement nocive; elle est cumulative; elle est irréversible dans le temps de plusieurs générations. 
On peut nous dire que les centrales nucléaires sont très sûres et très surveillées; mais il y a Tchernobyl, il y a les cimetières de navires, d'armes nucléaires, d'éléments radioactifs de machines hors d'usage. Il y a les fuites accidentelles plus ou moins graves, les mauvaises manipulations, les accidents de procédure. Tout cela passe inaperçu puisque nous n'avons aucun repère par la bruit, l'odeur ou la couleur. Cela fait que nous ne songeons même pas à tenter de nous éloigner d'une source radioactive ou à nous protéger.
- radioactivité des déchets
- contrôle et sécurité
- longue durée de vie de certains déchets
- prévention des accidents
- prolifération des armes nucléaires
 De même que l'éthylotest devrait faire partie de l'équipement normal des véhicules automobiles, pour que chacun de nous sache "où il en est" en matière d'imprégnation alcoolique, de même chacun de nous devrait passer son logement et son terrain au compteur Geiger afin de s'assurer qu'il n'est pas installé sur quelque ancienne ruine industrielle naguère affectée à la manipulation de matières radioactives.

Les associations mal relayées par les médias comme "Sortir du Nucléaire", vont jusqu'à se demander s'il ne faudrait pas s'équiper d'un compteur Geiger pour aller faire ses courses ou vaquer dans les villes et les campagnes. C'est que la dissémination est grande, et les matières radioactives sont intégrées sans trop de contrôle, dans les équipements d'usage quotidien aux mains de "professionnels" non spécialistes du nucléaire et même dans nos logements. Depuis le 13 mai 2000 une directive européenne autorise le recyclage des déchets radioactifs "de très faible activité" (??). Le texte reconnaît la sous-évaluation du risque, et le danger auquel sont soumis les citoyens en général et les travailleurs exposés. La recommandation est de diminuer les doses admises jusqu'ici pour arriver à un "risque toléré" car il n'y a pas d'exposition sans risque. C'est reconnaître que nous sommes tous déjà fortement exposés. La France adoptera cette résolution ? Oui, mais Quand? Pas pour la moment en tout cas !

En France, l'usage est de nier l'existence de cette radioactivité, et d'en minimiser les effets. Le résultat est que puisqu'il n'y a pas de déchets radioactifs, tout est recyclable, tout peut être dispersé dans la nature. On sait que dans le Limousin, il y a 44 000 tonnes à traiter.
Selon les association anti-nucléaires, il faut être vigilants sur les points de l'ajout de radioactivité dans les biens de consommation, de la validité des contrôles des installations à risques, et du recyclage des déchets après démantèlement des installations nucléaires.